RICHÁRD TESTVÉR KONGÓI BETEGEKÉRT ALAPÍTVÁNY

Richard Hardi est né en 1958 à Budapest en tant que quatrième enfant d'une famille de six. Il fit ses études primaires et secondaires dans le système scolaire de la Hongrie communiste. Lorsque son père réussit à décrocher un travail en Algérie, le jeune Richard de 15 ans partit avec ses parents et trois de ses frères pour vivre pendant 5 ans à Constantine. Ces années passées en Afrique du Nord le marquèrent profondément. C'est à ce moment que son intérêt pour l'Afrique se déclara clairement. A son retour en Hongrie, il commence des études de médecine qu'il termine dix ans plus tard à l'hôpital de Tatabánya avec une spécialisation en ophtalmologie. Après son examen de spécialisation, il s'engage dans la Communauté des Béatitudes qui cherche à l'époque depuis longtemps un ophtalmologue pour l'hôpital de Kabinda au Zaïre.

A son arrivée à Kabinda, il découvre les conditions difficiles de l'hôpital, le manque de médecins, de matériel et d'électricité. L'approvisionnement en eau était déjà résolu, mais l'électricité n'était fourni que 2 heures par jour grâce à un générateur à fiabilité douteuse. Frère Richard doit organiser et mettre en place le système de stérilisation, prévoir les opérations s'il y a un chirurgien disponible, installer la radiographie, etc... Pour tout le matériel qui manquait ou qui tombait en panne et qui était irréparable sur place, il devait aller jusqu'à Mbuji Mayi ou même Kinshasa. Pour arriver à Mbuji Mayi il faut compter 10 à 12 heures de route sur une piste affreuse, et pour arriver à Kinshasa on est obligé de prendre l'avion. Après plusieurs années de travail acharné, frère Richard réussit à résoudre le problème de l'électricité à l'hôpital. Dans la ville de Kabinda jusqu'à aujourd'hui il n'y a ni de réseau électrique ni de réseau de distribution de l'eau. A l'aide des panneaux solaires sur les toits de l'hôpital, et d'un réseau électrique interne également installé par frère Richard, l'hôpital est éclairé et a accès à l'électricité 24 heures sur 24.

En 1996 la guerre éclate au Zaïre entre les troupes rebelles de Laurent Désiré Kabila et le régime Mobutu en place. Kabila possédait une mine d'or à Mobaba dans la région du lac Tanganyika qu'il exploitait avec sa propre milice. Sa milice était bien armé et financée par les revenus de cette mine. La grande majorité des étrangers présents à l'époque quittèrent rapidement le Zaïre. Les représentations diplomatiques demandèrent à la Communauté des Béatitudes aussi de quitter le pays. Dans ces années de guerre, frère Richard était aussi le berger de la communauté à Kabinda et le poids de cette décision lui revint. Ensemble, tous les membres de la communauté de Kabinda, prirent la décision de rester sur place. Ils savaient que les habitants de la région allaient avoir besoin de l'hôpital encore plus que dans les périodes de paix. Frère Richard écrivait à ce moment: « Notre secours est dans la prière. Nous exposons le Saint Sacrement dans la chapelle et nous nous relayons dans une adoration sans arrêt, nuit et jour. Il m'est arrivé d'arrêter les consultations, de partir prier pendant une heure, puis de revenir et de continuer les consultations. Les malades m'attendaient sans protester. Nous avions aussi pris l'habitude de prier le rosaire sans interruption et le population environnante vint se joindre à nos prières. Le front s'arrêta juste devant Kabinda qui fut entouré pendant un an et demi par les chars ennemis postés sur les collines alentours. Notre présence à ce moment fut considérée par les habitants comme un témoignage sans équivoque. Jusqu'aujourd'hui ils continuent de nous le rappeler: « Vous êtes restés fidèles avec nous pendant la guerre, vous étiez avec nous dans le plus grand besoin. Nous avions si peur de vous voir partir un jour, et ce jour aurait été la fin de tout pour nous. » Et frère Richard termine sa lettre: « Dans ces années-là, nous avons vécu sur la paume des mains de Dieu et nous avons éprouvé intensément sa présence dans notre vie. »

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Frère Richard fit son engagement à vie le 18 mars 2007. C'était une grande fête pour la communauté qui célébrait en même temps les 25 ans de présence à Kabinda. Des frères et des sœurs d'autres maisons africaines et aussi de France sont venus à Kabinda pour cette occasion où le même jour deux jeunes revêtirent l'habit de la communauté et deux engagements à vie furent fêtés.